Solution #01
Un monopole public de la production à la fourniture
“Le monopole public de l’électricité n’est pas un retour au passé,
mais une nécessité pour l’avenir.”
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De la centrale au compteur, un service 100% public !
Pour relever les défis énergétiques, écologiques et sociaux du pays, la France a besoin d’une entreprise publique forte, capable d’assurer la maîtrise et la cohérence de l’ensemble de la chaîne électrique et gazière.
Ce modèle existe : c’est celui d’une entreprise publique intégrée, de la production à la fourniture, au service des usagers.
Le modèle intégré : une logique de service public, pas de filiales
Depuis vingt ans, EDF a été démembré par strates de réformes successives. À la séparation des activités (production, transport, distribution, commercialisation), s’est ajoutée la création de multiples filiales, la multiplication des structures juridiques, les logiques concurrentielles imposées à chaque maillon de l’entreprise.
Résultat : une perte d’efficacité du système de production, une perte de lisibilité pour les usagers, une organisation éclatée, et une perte de sens pour les équipes.
À rebours de cette logique, une entreprise intégrée, recentrée sur ses missions de service public, permet :
- une vision globale du système électrique, capable d’anticiper les besoins, de planifier les investissements et de coordonner les transitions ;
- une cohérence technique et industrielle, entre les moyens de production (nucléaire, hydraulique, renouvelables, thermique), les réseaux et les usages finaux ;
- une meilleur qualité du service rendu, pour les ménages, les collectivités et les entreprises.
Une entreprise au service du mix énergétique et de la transition
Le pilotage du mix énergétique – aujourd’hui au cœur des débats – ne peut se faire que dans une structure unifiée. La complémentarité entre électricité et gaz, entre nucléaire, hydraulique, énergies renouvelables, thermique, ne peut être organisée de manière efficace dans un système fragmenté et concurrentiel.
L’entreprise intégrée, publique, doit devenir le pilote de la politique énergétique nationale :
- en garantissant un mix de production permettant de répondre aux besoins à tout moment. Cela passe par un juste équilibre entre les moyens de production pilotables (nucléaire, hydraulique, thermique) et intermittents (éolien, solaire).
- en assurant notre indépendance énergétique
- en répondant à l’impératif d’une société post-carbone
Un service public efficace repose sur des agents formés et protégés
Le cadre social est essentiel pour assurer un service fiable, réactif et pérenne.
Un service public de qualité ne peut exister sans des agents bénéficiant d’un statut protecteur et de garanties collectives solides. Ce cadre social est essentiel pour assurer un service fiable, réactif et pérenne. Sans ces agents sur le terrain, c’est toute l’infrastructure du service public qui vacille.
L’ouverture à la concurrence dans le secteur énergétique, combinée à un dumping social organisé, fragilise profondément le modèle historique des industries électriques et gazières. Ce dumping social se manifeste notamment par le recours croissant à des salariés recrutés hors statut, souvent moins bien rémunérés et bénéficiant de conditions de travail plus précaires que leurs collègues sous statut. Cette dualisation du personnel crée une concurrence interne entre travailleurs, affaiblissant la cohésion sociale au sein des entreprises et tirant les droits sociaux vers le bas. En externalisant certaines missions et en fragmentant les responsabilités, cette logique prépare progressivement le terrain à une privatisation du secteur, au détriment de la qualité du service public rendu aux usagers
Un statut protecteur pour tous, gage de continuité et d’efficacité
Pour garantir un service public à la hauteur des enjeux énergétiques, le renforcement du statut des agents est indispensable. Cela passe aussi par son extension aux personnels des entreprises sous-traitantes, afin de garantir des conditions de travail homogènes et une continuité de service sans rupture de compétence.
Une entreprise intégrée, c’est aussi un cadre de travail porteur de sens pour celles et ceux qui, chaque jour, assurent les missions essentielles du service public de l’énergie. Cette cohérence structurelle permet :
- Des métiers reconnus et valorisés, avec des parcours professionnels fluides entre les différentes branches du système énergétique.
- Une fierté collective, en inscrivant chaque agent dans une mission d’intérêt général portée par une vision stratégique nationale.
- Une capacité d’innovation et de transmission, essentielle pour anticiper les défis de demain.
Un statut adapté aux enjeux d’aujourd’hui et de demain
Au-delà de la protection des agents, le statut doit intégrer de nouvelles avancées, notamment en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, en adaptant les conditions de travail aux exigences contemporaines.
Reconstruire une entreprise publique au service du pays
Les débats sur la nationalisation d’EDF ont été engagés, mais ils ne suffisent pas. Ce n’est pas seulement une question de capital. Il faut réaffirmer un modèle : celui d’une entreprise publique, intégrée, pilotée dans l’intérêt général.
Cela implique :
- Le changement de statut d’EDF, aujourd’hui de société anonyme, avec la création d’un Établissement Public Industriel et Commercial (EPIC) de droit public
- une sortie du marché de l’électricité pour retrouver une fixation des prix fondée sur les coûts de production,
- la réintégration de toutes les activités aujourd’hui séparées en filiales (production, transport, distribution, fourniture, commerce)
Pour toutes ces raisons, il est essentiel de retrouver un ensemble technique cohérent, contrôlé et maîtrisé de la production à l’usager final. À ce titre, EDF, en tant qu’entreprise intégrée, a déjà rempli cette fonctionet sera encore capable de le faire à un coût complet raisonnable et supportable pour l’ensemble des usagers (particuliers, collectivités, entreprises).
Enfin, les missions de service public inhérentes à EDF nécessitent un contrôle démocratique renforcé avec une gouvernance intégrant les représentants de la Nation et les collectivités locales.