Solution #03

Un grand service public de l’énergie

“Le monopole public de l’électricité n’est pas un retour au passé, 
mais une nécessité pour l’avenir.”

Un grand service public de l’énergie : une nécessité nationale

L’énergie : un bien commun à reconquérir

L’énergie est un bien commun essentiel, à la fois pilier de notre vie quotidienne et le sang de l’économie. Pourtant, depuis les années 2000, les gouvernements successifs ont morcelé le système énergétique français, soumettant l’électricité et le gaz aux logiques de marché. Cette dérive a entraîné des conséquences lourdes : perte de contrôle stratégique sur des infrastructures vitales, envolée des prix pour les usagers, dégradation des conditions de travail des agents, et transition écologique désorganisée, dictée par des intérêts privés plutôt que par une stratégie publique cohérente.

Dans un contexte de crise énergétique, d’urgence climatique et de tensions sociales croissantes, la reconstruction d’un grand service public de l’énergie s’impose comme une priorité nationale. Ce service public rénové devra garantir à chacun un accès à une énergie abordable, tout en assurant une gestion cohérente et durable du mix énergétique. Cependant, une telle ambition requiert la sécurisation des parcours professionnels, l’amélioration des conditions de travail et le renforcement de la protection sociale des agents du secteur. Ces femmes et ces hommes, véritables garants de notre souveraineté énergétique, doivent être reconnus, respectés et soutenus. Pour atteindre cet objectif, l’État doit reprendre en main l’ensemble de la filière énergétique, de la production à la distribution.

Libérer notre système énergétique des contraintes du marché

Aujourd’hui, le système énergétique français est soumis aux aléas spéculatifs du marché européen. Une situation d’autant plus paradoxale que la France dispose d’un mix de production électrique majoritairement décarboné (78% nucléaire, 10% hydraulique, 5% d’énergies renouvelables) lui permettant d’être quasiment autonome. Pourtant, l’ouverture à la concurrence à l’œuvre depuis 25 ans a provoqué une hausse vertigineuse des prix, déconnecté les tarifs des coûts réels de production, au profit d’une logique financière court-termiste. L’électricité est désormais indexée sur des mécanismes spéculatifs, au détriment des usagers et des agents du secteur, contraints à une rentabilité qui ne reflète ni leur mission de service public ni les besoins du pays.

l’ensemble de la distribution subit les effets des logiques de rentabilité et de la financiarisation de ses activités

Au-delà de la production, c’est l’ensemble de la distribution – aujourd’hui assurée par Enedis sur 95 % du territoire métropolitain – qui subit les effets des logiques de rentabilité et de la financiarisation de ses activités. Cela se traduit par une dégradation des relations entre l’opérateur et les collectivités locales, nourrie par des constats techniques insatisfaisants et un sentiment de déconnexion vis-à-vis des réalités de terrain. Comment expliquer, dans ce contexte, une baisse des investissements d’Enedis de l’ordre de 5 à 10 %, alors même que les contributions des collectivités ont augmenté de 20 % ? Par ailleurs, le versement de dividendes prélevés sur ces contributions se fait au détriment de la qualité de service, renforçant ainsi l’idée d’un modèle économique inadapté aux missions de service public.

Les réseaux de transports et de distribution sont les vecteurs majeurs d’acheminement d’une électricité dont la demande va croître fortement dans les prochaines années.
Comme le disent depuis plus de 20 ans les techniciens, ingénieurs et experts du Groupe, le développement des énergies renouvelables intermittentes devant se raccorder aux réseaux de distribution implique des investissements d’adaptabilité très importants.
Cet enjeu implique la création d’infrastructures techniques spécifiques, qu’il faut piloter en temps réel dans des conditions de qualité et de sécurité optimales.

Le gaz et la chaleur doivent aussi être intégrés dans cette maîtrise publique. La France a privatisé une grande partie de ses infrastructures, les soumettant aux fluctuations des marchés mondiaux. Une gestion publique cohérente permettrait de sécuriser l’approvisionnement, d’orienter l’investissement vers le biogaz et de garantir des tarifs régulés pour les usagers et les entreprises.

Pour une gouvernance démocratique au service de l’intérêt général

La question de la gestion publique de l’énergie dépasse le cadre technique : elle est profondément ancrée dans l’histoire sociale et industrielle de notre pays. La France a développé une expertise unique, de l’électrification du territoire à l’innovation pour une société bas carbone. Ce patrimoine de savoir-faire repose sur un financement public et sur des milliers d’agents, techniciens, ingénieurs et cadres, déployés sur l’ensemble du territoire. Cette même expertise collective est menacée depuis le début des années 2000 par la libéralisation du secteur et les logiques de profit à court terme.

redéfinir collectivement les objectifs, les priorités et les moyens de notre politique énergétique.

Refonder un véritable service public de l’énergie implique de repenser en profondeur sa gouvernance, en l’ancrant sur des bases démocratiques solides. Il ne s’agit pas seulement de réorganiser techniquement un secteur, mais de redéfinir collectivement les objectifs, les priorités et les moyens de notre politique énergétique. Pour cela, il est indispensable d’associer pleinement à la prise de décision les élus de la Nation, les collectivités territoriales – en première ligne pour accompagner les transformations sur leurs territoires – ainsi que les représentants du personnel du secteur, dont l’expertise est un atout majeur. Cette gouvernance partagée permettrait d’assurer une gestion démocratique au plus près des besoins, au service de l’intérêt général.

Dans cette logique, l’accès à l’énergie ne peut plus être considéré comme une simple marchandise, soumise aux fluctuations du marché. Il doit être reconnu comme un droit fondamental, inscrit dans les faits par un tarif réglementé, équitable et universel, particulièrement protecteur pour les foyers les plus vulnérables. Mais ce droit pour les usagers suppose également une reconnaissance pleine et entière du rôle de celles et ceux qui assurent, chaque jour, ce service essentiel. Cela passe par des conditions de travail dignes, stables et sécurisées, à la hauteur des responsabilités que ces agents portent pour garantir la continuité, la sécurité et la qualité de l’approvisionnement énergétique dans un contexte en constante évolution.

Avenir énergétique ?
Exigeons un débat public !

Déjà 25 407 signataires !

Vos données personnelles collectées resteront confidentielles. Elles ne seront ni vendues ni échangées conformément à nos mentions légales. L’exercice de vos droits, dont la désinscription, est possible à tout moment, voir notre page "Droit des Personnes".

Dernière étape : vérifiez votre email !
Confirmez votre signature en cliquant sur le lien envoyé sur votre boîte mail !
Veuillez bien vérifier vos spams et votre dossier "Promotions" pour les utilisateurs de gmail.